A la découverte du village des Taillades

Adossé au Luberon le village des Taillades a la particularité d’être construit autour d’une ancienne carrière. 2 promontoires rocheux le dominent : l’église et la tour.

Page mise à jour le 21/02/2023

Le Moulin Saint Pierre

Le Moulin Saint Pierre - ©OT LCDP/Filmatik Production

La longue histoire du moulin Saint Pierre est fortement liée à celle du village des Taillades. Tout commence en novembre 1859, lorsque s’ouvre le canal de l’Isle.

Il se compose d’une roue d’un diamètre de 8 mètres et ses 24 aubes qui tournent sous l’action des eaux du canal. Si sa fonction se résume aujourd’hui à moudre le temps qui passe, il reste le symbole du passé industriel du village.

Tout d’abord moulin à garance (plante tinctoriale dont on extrayait à partir de sa racine, une poudre rouge, l’alizarine, dont le rouge teinta les uniformes de l’armée française des premières heures de la Grande Guerre, mais dont la production fut de courte durée car concurrencée par le marché des produits de synthèse), le moulin fût vendu aux enchères en 1867. 

Garance des teinturiers - Franz Eugen Köhler, Köhler's Medizinal-Pflanzen / Public domain

Uniforme de soldat français de la Première Guerre mondiale en 1914 avec un « pantalon garance » - Image retouchée (Antonov14) / CC BY-SA (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/)

Il passe dans plusieurs mains et restera inactif.  Il faut attendre l’année 1874 pour que deux minotiers des Taillades le rachètent. Le moulin connaît alors une nouvelle utilisation et devient moulin à farine jusqu’en 1881.

Le syndicat du canal l’achète le 28 décembre 1891. En 1894, un bail est établi avec Monsieur Jean Baptiste Blanc, meunier de métier, la même famille l’exploitera jusqu’en 1970, date à laquelle cesse l’activité du moulin à farine.

Pendant quelques années les locaux seront loués à des usagers divers. Ce n’est que le 29 octobre 1981, que la municipalité des Taillades achète le moulin au syndicat du canal. Celle-ci transforme une partie des bâtiments en salle des fêtes, salles de réunions, de sports, ateliers pour le personnel technique et une aile est louée à une société.

Sur la route qui mène de Cheval-Blanc à Robion, on peut apercevoir le Moulin Saint Pierre et sa majestueuse roue à aubes se reflétant dans l’eau bleuté du canal de Carpentras. Une image de toute beauté.

Moulin Saint Pierre - Les Taillades

© Coll. OT LCDP

Moulin Saint Pierre - Les Taillades

© Ph.Giraud / OT LCDP

Moulin Saint Pierre - Les Taillades

© Ph.Giraud / OT LCDP

Le Morvelous

En baladant à pied dans le village des Taillades, dans l’angle de la rue qui mène du bas du village de la Mairie des Taillades jusqu’à l’église, on peut croiser cet étonnant bas-relief sculpté vraisemblablement par un ancien carrier au cœur de la roche.

Cette sculpture représente un évêque surmontant deux écussons, portant la crosse et un pectoral orné d'une croix, la pluie, le mistral et le soleil ne l’on pas épargné avec le temps qui passe.

Dans le pays on l’appelle « Le Morvelous » (entendez le Morveux en français) serait une représentation de Saint Véran, le premier évêque de Cavaillon dont le miracle fût de débarrasser le Luberon de l’horrible Coulobre, un Drac ou Dragon qui terroriserait toute la région.

La légende dit que la bête immonde blessée par Saint Véran façonna avec sa queue la combe de Lourmain, elle s’en serait allée mourir dans le Queyras, le village porte aujourd’hui le nom de Saint Véran, le plus haut village habité d’Europe.

Les Taillades

Rue de l'église & bas relief - ©PhGiraud / OT LCDP

La tradition populaire raconte que dans le village des Taillades, celui qui avait commis un délit était attaché à ce lieu. Les villageois venaient lui jeter des pierres jusqu’à ce qu’il en pleure.

Les larmes mélangées à la morve du pleurant sont appelés morvelle qui laisse alors le nom de Morvellous à la figure expiatoire serait une hypothèse pour expliquer son nom.

Saint Gens, le faiseur de pluie

Chapelle Saint Gens - ©Véronique PAGNIER / Public domain

En contrebas du Vieux Village, la chapelle Saint-Gens s'élève au milieu d’un écrin de verdure. Elle fut construite en 1879. Cette chapelle n’a jamais été à priori un lieu de culte. Elle abrite une exposition permanente consacrée à l’histoire de la pierre, aux outils de carriers et tailleurs de pierre.

Qui est Saint Gens ?

Fils de paysan bouviers, Gens Bournareau (ou Bournarel) nait à Monteux en 1104, dans le diocèse de Carpentras. Il n’a pas encore quinze ans lorsque ces parents veulent le marier. Il s’y refuse et commence à errer dans le pays, mendiant son pain et couchant à la belle étoile.

Les habitants de Monteux ont pris l’habitude, lorsque la sècheresse menace les récoltes, de plonger la statue de Saint Raphaël dans un ruisseau pour faire venir la pluie.

Gens s’insurge contre ces pratiques païennes et brise la statue.

Il déclare que la pluie cessera d’arroser le pays aussi longtemps qu’elles ne seront pas abandonnées. Il est alors chassé à coups de pierres par les habitants de Monteux.

Après deux années arides, les habitants conjurent Gens d’intercéder en leur faveur auprès de Dieu Avant même que s’achève la procession préparée avec les prêtes de Monteux, la pluie se mit à tomber.

Décidé à vivre en ermite, il s’installe au fond du vallon du Beaucet, où il cultive une parcelle de terre avec l’aide de deux vaches que son père lui a données.

Saint Gens

Le grand saint Gens : statue du pèlerinage - ©Véronique PAGNIER / Public domain

Mais un jour qu’il est en prière un loup se précipite sur l’une des vaches et l’égorge. Gens réussit à apprivoiser la bête et la contraint à tirer la charrue avec l’autre vache.
Il accomplit quelques autres miracles, faisant notamment jaillir avec ses doigts, pour apaiser la soif des habitants, une source d’eau pure qui coule encore au fond d’une petite grotte naturelle et ne tarit jamais et une autre de vin.

Il est mort le 16 mai 1127 à l’âge de 23 ans. Le pèlerinage, organisé chaque année le jour de sa mort, est l’un des plus fréquentés en Provence.

Triptyque de Saint Gens
Triptyque de Saint Gens - ©Paul Vayson / Public domain

Les carrières de pierres des Taillades

Les Taillades

Les Taillades  - ©Filmatik Production / OT LCDP

L’histoire des Taillades est liée aux carrières et aux carriers qui ont façonnés le village tel qu’il apparaît aujourd’hui et témoigne d’un passé où la pierre faisait vivre les gens de ce pays. Les Taillades tirent leur nom du provençal « talhada » qui signifie couper, fendre ; activités fortement liées à l'extraction des pierres dans les carrières.

Il est probable que la molasse sur laquelle est bâti le village ait été exploitée depuis les temps anciens. Mais cette exploitation se fit sans doute à petite échelle durant l’antiquité et avant le XVIIIe siècle, néanmoins aucun document la concernant n’a été retrouvé.

Rond-point des carriers - Le Taillades

Rond-point des carriers à Oppède - ©Jean-Pierre Pertin

Cette exploitation démarre plus largement au Moyen-Âge et augmente dans les siècles qui suivent.

En 1752 sont mis aux enchères différents contrats d’exploitation de carrières pour y tirer des pierres pendant six ans. Les belles pierres extraites sont surtout destinées à l’exportation.

Au XIXe siècle, les ventes se poursuivirent, la plupart des carrières se situant dans le vieux village, elles lui donnent aujourd’hui son aspect minéral spectaculaire.

©Matthieu Raffier / OT LCDP

Les Taillades

© Ph Giraud / OT LCDP

Douze carrières furent recensées en 1873. L’exploitation des carrières, qui occupa à son apogée jusqu’à 11% de la population active du village, cessa vers 1925.

Au cours de cette longue exploitation, les remparts du village furent détruits, mais la tour fut respectée, émergeant sur un piton rocheux autour duquel toute la pierre a été exploitée. Il en fut de même pour l’église, perchée elle aussi sur un moignon rocheux qui a échappé l’exploitation de la pierre.

On peut admirer dans la chapelle Saint Gens en bas du village, une exposition d’outils d’autrefois utilisés par les carriers (pics, masses, coins…) pour l’extraction de la pierre, avec notamment les fameuses scies crocodiles, que l’on appelle aussi les crocos des carriers. Emouvant témoignage du passé et d’un formidable travail d’hommes.

© Ph Giraud / OT LCDP

© Ph Giraud / OT LCDP
©Matthieu Raffier / OT LCDP

Galerie photos

Les Taillades - Office de Tourisme_BD.jpg
798px-French_soldier_early_uniform_WWI(1).JPG
Rubia_tinctorum_-_Köhler_s_Medizinal-Pflanzen-123.jpg
moulin_saint_pierre_Filmatik Production.jpg
moulin_saint_pierre_2_Filmatik Production.jpg

Informations pratiques sur A la découverte du village des Taillades

Horaires et périodes d'ouverture

Aucune information disponible

Tarif

Informations complémentaires